Saint-Laurent-sur-Mer / Vierville-sur-Mer
Sur les plages de Vierville et Saint-Laurent,
l'engagement est immédiatement très dur. Les chalands
et les soldats encore à la mer sont pris sous le feu des
armes automatiques et des canons des 716e et 332e divisions allemandes.
Cette dernière, d'excellente qualité à (inverse
de la première, a été mise en place sur la
côte fin mai à l'insu des Alliés, auxquels un
message de la Résistance française devant les en avertir
n'est pas parvenu, et a porté à 8 le nombre de bataillons
en position entre Bayeux et Isigny au lieu des 4 escomptés
par les Alliés. Les sapeurs font des prodiges pour détruire
les obstacles, placer les bengalores, couper les réseaux,
dégager les mines, que la marée basse rend heureusement
bien visibles : la mer monte, laissant aux fantassins américains,
en nombre croissant dû à l'arrivée des vagues
suivantes, un espace de plus en plus étroit, battu par les
tirs allemands. Coincées entre (eau et le mur de béton,
difficilement appuyées par (artillerie navale en raison de
(étroitesse du contact avec les résistances allemandes,
les unités américaines subissent des pertes. Jusqu'à
midi, la situation reste critique : sur (Augusta, le général
Bradley sent avec anxiété venir le moment où
il devra être envisagé de rembarquer. Dans les blockhaus
allemands, les soldats, jeunes de 17 ans et vétérans
de Russie, visent et tirent calmement, mais voient leurs munitions
s'épuiser sans espoir d'un ravitaillement que la supériorité
aérienne alliée interdit.
La pointe du Hoc
À mi-distance entre Omaha et Utah,
la pointe du Hoc domine la mer de sa falaise verticale. Elle est
couronnée par une batterie sous abri bétonné.
Il faut s'en emparer pour libérer les plages de la menace
qu'elle fait peser sur elles. Telle est la mission confiée
à une unité américaine spéciale, le
2e bataillon de rangers. La pointe du Hoc a fait l'objet, dans les
jours précédents, de bombardements massifs et ses
canons en ont été retirés et braqués
vers l'ouest.
La position, au sommet de la falaise, reste cependant importante,
et dure à conquérir. À partir de 7h, les rangers
y accèdent avec des échelles de pompiers installées
sur des chalands; ils lancent, par fusils, des grappins et des cordes
pendant que l'artillerie navale les appuie au plus près.
Les rangers réussissent à couronner la pointe : toute
la journée et le lendemain encore, ils devront repousser
des contre-attaques allemandes. Pendant deux jours, se livre sur
cette pointe de rocher un combat homérique.
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